Vis ma vie au Club Med : comment je suis devenue GO 10


Depuis toute petite, je rêvais voyages aux quatres coins du globe, cocotiers et sable fin. Malheureusement pour moi, je n’étais pas tombée dans une famille à l’âme voyageuse. A mon plus grand regret, ma mère détestait littéralement partir en vacances. J’etais obligée de la tanner pour partir en colo ou pour accompagner des copines et leurs parents lors de leurs escapades estivales. Tout était bon à prendre, surtout si cela me permettait de découvrir de nouveaux horizons. Quand l’âge des voyages accompagnés était passé, j’ai toujours fait en sorte d’avoir un job étudiant pour continuer mes aventures.

Et puis quand certains de mes amis organisaient leurs premiers voyages roots en sacs à dos, je rêvais villages de vacances. J’avoue, ça sonne un peu beauf de dire ça mais j’étais fascinée par les catalogue d’hôtels depuis toute petite et principalement le fameux trident du Club Med. J’adorais les feuilleter encore et encore comme on le ferait avec un beau livre. #DontJudgeMe

Ayant grandi fille unique dans une toute petite famille, je pense que j’étais aussi viscéralement attirée par cette idée d’appartenance à une “tribu”. La vie en équipe me semblait fascinante. Alors autant j’avais appris à m’occuper toute seule enfant, perdue entre mes livres et mes barbies, autant je ressentais le besoin de vivre en collectivité. Et pourquoi pas avec une jolie plage en toile de fond ? Travailler dans un cadre paradisiaque et être payé, on signe où ?

C’est donc sans surprise que je me suis mise en tête d’aller y travailler quand j’aurais l’âge requis. J’étais enfin majeure et j’étais plusieurs fois partie en vacances avec des copains de mon âge. Les jobs étudiants au fast food du coin, c’était pas très glamour pour se payer une semaine de vacances. Moi ce que je voulais, c’est partir au soleil tout l’été en me faisant de l’argent. C’était le moment idéal pour faire le grand saut.

L’aventure a alors commencé par un entretien téléphonique. Le stress était à son comble mais je m’étais bien préparée. Je le voulais tellement ce job, j’avais l’impression que je jouais ma vie. J’avais imaginé toutes les questions que le recruteur pourrait me poser et je m’étais fait une dizaine de fiches géantes que j’avais étalées devant moi. Surtout pour les moments où je passerais les tests d’anglais et de néerlandais, deux langues que je ne maîtrisais pas trop pour être honnête.

Première étape réussie, j’étais maintenant conviée à une journée de recrutement dans un hôtel bruxellois. Le matin, on nous explique tout. L’esprit de l’entreprise, les valeurs, les heures de travail à rallonge. Ils sont transparents par rapport à tout ça parce que c’est inutile pour eux d’engager des gens qui ne vont pas tenir le rythme et vouloir rentrer à la maison au bout de trois jours. Et croyez-moi, le rythme est dur. Très très dur. Mais l’expérience est tellement belle.

L’après-midi fait place aux entretiens individuels. J’ai toujours eu du mal à me vendre (et encore plus il y a 12 ans) mais je me fais violence. Et ça marche ! Je suis prise.

Je postulais au club med avec tellement plus d’entrain que lorsque j’avais été m’inscrire à l’université les années auparavant. C’en était déconcertant de se sentir si libre. Mais en même temps, c’était aussi l’attrait du fruit défendu. C’est quand-même dingue que d’aller bosser au Club Med puisse faire l’effet d’une transgression dans la code de conduite de la fille parfaite de vingt ans. Je vous dis même pas le scandale quand j’ai décidé d’arrêter mes études quelques mois plus tard pour partir vivre au Club Med full time. Parents sensibles s’abstenir.

C’était la première fois où je prenais une décision “importante” par moi-même. Je ne pense pas qu’il faille se forcer à faire des études à 18 ans pêtantes. Si on est pas prêt, qu’on ne sait absolument pas ce qu’on veut faire, c’est pas grave. Il y a plein de solutions qui peuvent vous aider à grandir et voir ce que vous avez envie de faire de votre vie. Le schéma de vie traditionnel n’est pas fait pour tout le monde. Et heureusement. Vous risquez bien sûr de vous heurter aux désaccords de vos proches mais écoutez toujours votre instinct. Et demandez-vous qui vous êtes au plus profond de vous et les actions qui vous permettront de le découvrir.

Bref. Après vient l’attente du coup de fil qui t’annoncera ta destination. Je trépigne d’impatience et prie le petit baby jesus pour que le prochain coup de téléphone fixe (et oui, ça date…) soit pour moi. Mon affectrice m’appelle enfin et m’annonce la grande nouvelle : je ferai mes premiers pas à Villars-sur-Ollon en Suisse. Moi qui me voyais déjà en Grèce ou en Italie, c’était raté !

Je suis impatiente d’y aller mais je suis bien loin de l’image que je m’étais faite de la plage et des cocotiers. La montagne l’été, c’était une première pour moi. Quand bien même, j’avais l’intime conviction que ce premier job serait le début d’une longue série.

J’étais déjà partie en colo mais ce départ était tout nouveau. Et si je n’étais pas assez bien ? Et si les gens ne m’aimaient pas ? OMG je fais quoi si j’ai pas d’amis ? Et puis il va falloir que je parle à plein de gens que je ne connais pas mais je suis un peu timide quand je ne connais pas. Ohlalalalala dans quoi je m’étais embarquée.

On est en 2005 et je suis sur le point de réaliser la première expérience qui changera vraiment ma vie. Quand ma mère me dépose à la gare ce matin de juillet, je suis terrorisée par ce voyage vers l’inconnu. Vous savez, ce moment où on a envie de tout abandonner et de retourner tranquillement bien au chaud dans le cocon familial. Là où on se sent protégé et en sécurité. Mais là aussi où rien d’hors du commun n’aura jamais lieu. Bref, je monte dans le train et je ne peux plus reculer.

Je pars seulement six semaines mais ça me semblait tellement long. Ce départ me fait un peu penser à mes trois semaines de séjour linguistique en Angleterre quand j’avais quinze ans. Tu tannes tes parents pour y aller, tu es super excitée, tu en rêves pendant des mois et la veille du départ, c’est sueurs froides et crise d’angoisse. Dans quoi je me suis lancée, why but why ?

Dans mon prochain article, je vous parlerai de ma première saison, des joies et des peines que j’ai rencontrées. Plus de joies, je vous rassure.


About The Lazy Frenchie

Journaliste et blogueuse, Aurélie vit à New York depuis 2011. Elle a travaillé pendant de nombreuses années dans l’événementiel et plus spécifiquement pour les industries de la mode et du luxe. Quelques fashion weeks plus tard, elle partage aujourd’hui son emploi du temps entre une école de langues à Tribeca, où elle enseigne le français, et l’écriture d’articles pour divers sites et blogs féminins. Ses sujets de prédilection sont New York, les voyages, la mode, la déco, le bien-être et tout ce qui touche de près ou de loin à la cuisine. Suivez-la en image : @the_lazy_frenchie. Pour plus d’informations, contactez-la à l’adresse suivante: aurelie@thelazyfrenchie.com

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